LE VIEIL ORPAILLEUR ET L'ONDINE

Un vieil orpailleur habitait une cabane sur la berge du Rhin, non loin de la forêt de la Hardt.

Il recueille les paillettes d'or mêlées au sable du rivage.

Un soir où le vent souffle particulièrement fort, il aperçoit un banc de poissons, et lance son filet dans l'espoir de faire une bonne pêche.

Surprise ! C'est une ondine qu'il a capturée dans son filet !


Le vieil orpailleur se réjouit :


- Formidable ! Je vais te ramener dans ma cabane, et tu m'aideras à faire la cuisine et le ménage. Tu me tiendras aussi compagnie, car je suis tout seul : ma femme est morte il y a quelques années, et mon fils est parti vivre au loin.


- Oh non, je t'en supplie, ne fais pas cela ! Je serais bien trop malheureuse si j'étais ta prisonnière. Rends-moi plutôt ma liberté ! Je saurai te prouver ma reconnaissance.

Le vieil orpailleur se laisse attendrir et rend sa liberté à l'ondine.


Le lendemain matin, l'orpailleur récolte une grande quantité de paillettes d'or. Il n'en a jamais vu autant ! La récolte est si abondante qu'il décide d'aller à la ville pour les échanger contre des pièces de monnaie.


Cela lui prend toute la journée, et il rentre chez lui à la nuit tombante, et songeant qu'il est bien fatigué, et qu'il lui faudra encore préparer son repas.


Surprise ! Quand il pousse la porte de sa cabane, il sent une délicieuse odeur de soupe, aperçoit un bon feu dans sa cheminée, et une marmite dont le contenu est en train de mijoter. La maison est propre et bien rangée.

Alors l'orpailleur sort de sa cabane, se rend sur la rive du fleuve, et s'écrie d'une voix forte :


- Merci, petite ondine !

Les bienfaits de l'ondine ne s'arrêtent pas là.


Le lendemain, l'orpailleur recueille dans ses filets une comtesse que son mari avait tenté de noyer. Reconnaissant, le père de la comtesse veille à ce que l'orpailleur ne manque jamais de rien.


Puis l'ondine décide le fils de l'orpailleur, parti s'engager au loin comme marinier, à revenir chez son père, accompagné de son épouse et se ses enfants.


C'est ainsi que l'orpailleur peut vivre heureux jusqu'à la fin de ses jours, entouré de ses petits-enfants.