PORTAIL DE LA MÈRE DIEU

Ce portail est appelé ainsi car il met à l'honneur la Vierge Marie, considérée au XIIIème siècle par les catholiques comme l'intercesseur privilégié et la mère de tous les fidèles. C'est ainsi que les scènes du tympan représentent la dormition, l'assomption et le couronnement de la Vierge.

En opposition à Marie, considérée comme la nouvelle Eve (elle donne naissance à Jésus, qui délivrera l'humanité du péché), les sculptures du trumeau représentent le péché originel et la chute de l'humanité.

 

Dieu crée le premier homme, Adam.

 

Dieu crée Eve, la première femme, en façonnant une côte prise à Adam endormi.

 

Dieu montre à Adam et Eve le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, qu'ils n'ont pas le droit de manger.

 

Le serpent, représenté ici avec une tête humaine, incite Eve et Adam à désobéir : "Si vous mangez de ce fruit, vous serez comme des dieux."

 

Adam et Eve ont désobéi à Dieu. Ils ont cédé à la tentation de la toute-puissance, et ont brisé la relation harmonieuse qui existait entre l'humanité et son Créateur. Ils ne peuvent plus rester au jardin d'Eden et sont chassés par un ange armé d'une épée flamboyante.

 

Exilés du paradis terrestre, Adam et Eve doivent travailler pour vivre et gagner leur pain à la sueur de leur front.

Les statues des ébrasements évoquent les principaux épisodes de la vie de Marie, mère de Dieu.

Les médaillons "quatrefeuilles" placés sous les statues complètent les scènes représentées par celles-ci.

Les trois rois mages venus adorer l'enfant Jésus

 

Pour savoir où trouver l'enfant Jésus, les mages se sont d'abord renseignés auprès du roi Hérode.

 

Ils demandent : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus pour l'adorer."

 

Le quatre-feuilles représente en fait l'étoile de Balaam, ce devin qui prophétise en ces termes la grandeur future du peuple d'Israël devant le roi de Moab :

"De Jacob monte une étoile,

D'Israël surgit un sceptre qui brise les tempes de Moab."

 

Ce passage a par la suite été interprété comme l'annonce de la venue du roi David, puis comme l'annonce de la venue du Messie, libérateur d'Israël.

 

Ici, une autre représentation des mages s'adressant à Hérode, qui va consulter les scribes.

Les scribes citent alors la prophétie de Michée :

"Et toi, Bethléem, tu n'est certes pas la moindre des villes de Juda, car de toi sortira un chef qui conduira le peuple d'Israël".

Ce médaillon représente le prophète Michée et la ville de Bethléem.

 

Après s'être rendu à Bethléem et avoir adoré Jésus, les mages sont avertis en songe par un ange : ils ne doivent pas retourner auprès d'Hérode.

Les mages retournent donc chez eux par un autre chemin.

On imagine ici qu'ils repartent en bateau.

 

Pour être sûr de tuer Jésus, Hérode fait massacrer tous les enfants de Bethléem âgés de moins de deux ans.

 

Le récit de l'Evangile ne parle plus des mages. Mais il existe une légende qui donne une suite à leur voyage. Le sculpteur quitte ici le récit biblique pour illustrer la légende. Il représente ici Hérode donnant l'ordre de brûler tous les bateaux des habitants de Tarsis, port d'où se sont embarqués les mages.

 

Les hommes envoyés par Hérode font brûler ces bateaux.

 

En opposition à Hérode, présenté ici comme l'archétype du tyran, le sculpteur a choisi de représenter le roi Salomon, modèle du souverain idéal.

 

Salomon et la reine de Saba.

Différentes scènes représentant le roi Salomon :

- Salomon siégeant sur son trône

- Salomon reçoit la reine de Saba

- Salomon invite la reine de Saba à table

- Salomon en prière devant le temple de Jérusalem.

D'autres médaillons évoquent des scènes de l'Ancien Testament que les théologiens de l'époque comme des prophéties annonçant l'existence de la Vierge Marie.

 

Le prophète Daniel a la vision d'une pierre se détachant toute seule de la montagne. Cette pierre frappera ensuite la statue aux pieds d'argile et provoquera son effondrement. Cette vision de Daniel évoque la chute des empires bâtis de main d'homme, qui ne tiendront pas face à la puissance de Dieu.

 

D'après Honorius d'Autun, la pierre se détachant de la montagne sans l'intervention d'une main humaine représente le Christ qui naît de la Vierge qu'aucun homme n'a touchée.

 

Moïse voit un buisson ardent et reçoit l'appel de Dieu.

 

Le buisson qui brûle, mais que la flamme ne peut consumer est censé représenter la Vierge qui porte en elle le Saint-Esprit sans brûler du feu de la concupiscence.

Gédéon veut être sûr de savoir si c'est bien Dieu qui lui a parlé, et demande dans sa prière que la toison qu'il a déposée sur le sol se couvre de rosée.

 

La toison où descend la rosée représente la Vierge devenue féconde, tandis que le sol qui est resté sec autour, est la virginité demeurée intacte.

 

Le bâton d'Aaron porte des fleurs et des fruits, signe que c'est bien lui qui a été choisi par Dieu pour exercer la fonction de grand-prêtre.

 

Ce bâton symbolise aussi la Vierge Marie, qui a donné naissance à Jésus.

Les grandes statues représentent différents épisodes mettant en valeur la Vierge Marie.

 

L'ange Gabriel annonce à Marie la naissance prochaine de Jésus.

Marie rend visite à sa cousine Elisabeth, enceinte du futur Jean-Baptiste.

Les médaillons placés sous ces statues racontent donc la naissance de Jean-Baptiste.

 

L'ange Gabriel annonce au prêtre Zacharie la naissance prochaine de son fils Jean.

Zacharie est rendu muet jusqu'à la naissance de son fils, en punition de son incrédulité.

 

Après la naissance de son fils, Zacharie inscrit sur une tablette : "Son nom est Jean."

Après la naissance de Jésus, Marie se rend à Jérusalem pour présenter son enfant au Temple. Elle rencontre un vieillard appelé Siméon.

 

Marie présente l'enfant à Siméon, qui peut désormais mourir en paix, puisque ses yeux ont contemplé le Sauveur d'Israël.

Joseph, Marie et l'enfant Jésus se réfugient en Egypte pour échapper à Hérode.

 

La famille de Jésus retourne à Nazareth après la mort d'Hérode.

 

Jésus à douze ans dans le temple de Jérusalem. Il surprend les docteurs de la Loi par sa grande sagesse.