PRINTEMPS

L'arbre n'était pas mort, il dormait seulement.

Les premiers jours de mars l'ont tiré du sommeil.

Chauffés par la caresse aimante du soleil,

Mûrissent les bourgeons, patiemment, sûrement.

Reverdissez, tendres rameaux, c'est le moment !

Le printemps a sonné l'heure du grand réveil,

L'heure de ce miracle à nul autre pareil :

La graine germe, éternel recommencement.

Le vert, le blanc, le rose ornent toutes les branches,

Le perce-neige balance sa hampe blanche,

Le crocus pare les jardins de mauve et d'or.

Une sève nouvelle irrigue les troncs noirs,

Soudain parés d'une écharpe couleur d'espoir.

Les champs offrent leurs fleurs comme autant de trésors. 

Du haut des frondaisons, chaque branche résonne

Des chants d'oiseaux cherchant à qui faire la cour.

Le printemps, c'est aussi la saison des amours.

Sur les cimes, les nids font de belles couronnes.

Sous la brise s'épanouissent les anémones.

Le choeur des grenouilles coasse son retour,

Les libellules saluent la beauté du jour.

Couleurs, parfums, chansons, tout sourit, tout foisonne.

De ces nids façonnés avec tant de passion,

S'élèveront bientôt gazouillis d'oisillons

Que leurs parents auront à cœur de rassasier.

Printemps qui change l'hiver sombre en clair azur,

Qui mets de la couleur sur le gris de nos murs,

Qu'à leur juste valeur tes dons soient appréciés !