MONTBÉLIARD

La cité de Montbéliard est mentionnée pour la première fois au Xème siècle. Au début, la ville ne comporte qu'un château et quelques maisons, mais prendra ensuite de l'ampleur.

En 1397, la jeune Henriette, héritière du comté de Montbéliard s'unit avec un comte du Wurtemberg. Leur mariage est célébré en 1407. Il a pour conséquence le rattachement de Montbéliard et des villages alentours aux possessions du Saint-Empire romain germanique. Cela explique pourquoi le pays de Montbéliard deviendra un haut-lieu du protestantisme luthérien.

En 1793, Montbéliard est rattachée à la France.

ARMOIRIES DE MONTBÉLIARD

HÔTEL DE VILLE

ANCIENNES HALLES

Pierre à poissons :

Elle servait d'étal aux poissonniers. On dit que Guillaume Farel monta dessus pour prêcher la Réforme aux habitants de Montbéliard en 1525. Cet étal est le plus ancien monument de la ville.

Statue de Georges CUVIER

 

Georges Cuvier (1769-1832) est un des plus illustres enfants de Montbéliard.

C'est un savant renommé qui étudia l'anatomie, la zoologie, la paléontologie, la géologie.

En 1796, il devient membre de l'Institut de France à l'Académie des Sciences. C'est l'un des fondateurs de l'anatomie comparée moderne. En étudiant les ressemblances entre les organes des différents animaux, il propose une classification du règne animal en 4 embranchements, subordonnée en ordres, familles, genres et espèces. Ayant établi par de nombreuses observations qu'il a dû exister à la surface du globe des animaux et des végétaux aujourd'hui disparus, il parvient à reconstituer l'apparence des espèces disparues à partir des quelques fossiles dont il dispose.

Il donne à la géologie de nouvelles bases en fournissant les moyens de déterminer l'ancienneté des couches terrestres par la nature des débris qu'elles renferment. C'est lui qui donne son nom à la période jurassique de l'ère secondaire, en référence aux couches sédimentaires du massif du Jura, qu'il connaît bien.

Monument de DENFERT-ROCHEREAU

Monument élevé en l'honneur du Colonel Pierre Denfert-Rochereau, défenseur de Belfort.

 

En témoignage de reconnaissance de la ville et du pays de Montbéliard qui lui doivent d'être restés français de 1871 à 1918.

 

Voici ce que Denfert-Rochereau répondit au général von Treskow qui lui demandait la reddition de la place de Belfort le 4 novembre 1870 :

 

"Nous nous attendons à toutes les violences, mais nous connaissons aussi l'étendue de nos devoirs envers la France et envers la République et nous sommes décidés à les remplir."

TEMPLE SAINT-MARTIN

En 1520, Ulrich, duc de Wurtemberg, est mis au ban de l'Empire par Charles-Quint. Il se réfugie à Montbéliard et prend contact avec des banquiers bâlois pour obtenir les fonds nécessaires à la récupération de ses biens.

A Bâle, il rencontre des disciples de Zwingli. Séduit par les idées de la Réforme, il se convertit en 1524 et fait appel au prédicateur Guillaume Farel pour enseigner les principes de la Réforme aux habitants de Montbéliard.

En 1530, Ulrich retrouve ses terres au Wurtemberg. Il confie Montbéliard à son frère Georg qui fait venir un nouveau prédicateur, Pierre Toussain. Celui-ci commence à organiser la communauté protestante de Montbéliard. En 1538, les prêtres catholiques sont chassés et les églises sont affectées au culte protestant.

En 1541, Ulrich retire Montbéliard à Georg et confie ce territoire à son fils Christoph, luthérien convaincu. Cette date marque l'établissement réel du protestantisme à Montbéliard.

L'église Saint-Martin de Montbéliard a été construite de 1601 à 1607. C'est le plus ancien monument né de la Réforme existant actuellement en France.

Sa construction a été ordonnée par le prince Frédéric Ier, qui exerce la souveraineté à Montbéliard à partir de 1581.

A la fin du 16ème siècle, la population de la ville augmente considérablement. Ceci est dû en particulier à l'afflux de huguenots français réfugiés à Montbéliard à la suite des guerres de religion. Il est donc nécessaire de construire de nouvelles églises.

En 1601, le prince Frédéric demande à l'architecte Heinrich Schickhardt de construire une église consacrée au culte luthérien.

Le temple est construit dans un style inspiré par la Renaissance italienne. Il s'inspire aussi de la basilique romaine décrite par l'architecte romain Vitruve au temps de l'empereur Auguste.

Le temple est de forme rectangulaire. Tout le poids du toit repose sur les murs, qui sont très épais.

Le clocher a été rajouté par la suite, en 1677, lorsque les troupes françaises occupèrent la ville. Louis XIV exigea que tous les lieux de culte soient munis d'un clocher, sous peine d'être rasés. Un clocher fut donc construit à la hâte.

Vue générale du temple :

Façade :

Autres vues du temple :

RETABLE DE MONTBÉLIARD

C'est une œuvre réalisée en 1540 par le peintre Heinrich Füllmaurer, à la demande du comte de Montbéliard Georg Ier. Nous sommes alors au début du protestantisme à Montbéliard. Le but de l'œuvre est d'expliquer aux habitants du pays ce qu'est la foi chrétienne et ce qui est raconté dans les Evangiles. Le retable est constitué de 157 panneaux peints, réalisant la synthèse des 4 évangiles, décrivant avec beaucoup de détail la vie et l'œuvre de Jésus-Christ. Le retable est constitué de 6 panneaux latéraux se rabattant l'un sur l'autre. Au centre du retable figure la croix, centre de la foi luthérienne.

Le retable original a été emporté en Autriche pendant la guerre de Trente Ans et se trouve actuellement au Kunsthistorisches Museum de Vienne.

L'œuvre exposée au temple Saint-Martin est une copie réalisée par la Société d'Emulation de Montbéliard, en collaboration avec l'association Parole Image.

Le retable mesure 1,85 m de haut et 4 m de large quand ses panneaux sont déployés. Il se lit comme un livre, de gauche à droite et de haut en bas. Chaque illustration est accompagnée du texte biblique correspondant. Le texte est rédigé en allemand courant du 16ème siècle et provient de la traduction de la Bible effectuée par Martin Luther.

Exemple de panneaux illustrés :

Mort de Jésus sur la croix
Mort de Jésus sur la croix

Certains panneaux illustrent très fidèlement les paraboles racontées par Jésus.