PARABOLES

IMAGES DU RETABLE DE MONTBÉLIARD

Le retable de Montbéliard (16ème siècle) présente des illustrations complètes et détaillées des récits des Evangiles. Il met notamment en images les enseignements que Jésus donnait en racontant des paraboles.

Ne vous posez pas en juge, afin de ne pas être jugés; car c'est de la façon dont vous jugez qu'on vous jugera, et c'est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure pour vous.

 

Qu'as-tu à regarder la paille qui est dans l'œil de ton frère ? Et la poutre qui est dans ton œil, tu ne la remarques pas ?

Ou bien, comment vas-tu dire à ton frère :

- Attends ! Que j'ôte la paille de ton œil.

Seulement voilà : la poutre est dans ton œil !

 

Homme au jugement perverti, ôte d'abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l'œil de ton frère.

 

Si l'un de vous a un ami et qu'il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire :

- Mon ami, prête-moi trois pains, parce qu'un de mes amis est rentré de voyage, et je n'ai rien à lui offrir.

Et si l'autre, de l'intérieur, lui répond :

- Ne m'ennuie pas ! Maintenant, la porte est fermée; mes enfants et moi, nous sommes couchés; je ne puis me lever pour te donner du pain.

Je vous le déclare : même s'il ne se lève pas pour lui en donner parce qu'il est son ami, eh bien, parce que l'autre est sans vergogne, il se lèvera pour lui donner tout ce qu'il lui faut.

 

Demandez, on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, on vous ouvrira. 

 

Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu de poisson ? Ou encore, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ?

 

Si donc vous, qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père céleste donnera-t-il l'Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.

Entrez par la porte étroite.

Large est la porte et spacieux le chemin qui mène à la perdition, et nombreux ceux qui s'y engagent.

Combien étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux ceux qui le trouvent.

 

Gardez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous vêtus en brebis, mais qui au-dedans sont des loups rapaces.

 

C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur un buisson d'épines, ou des figues sur des chardons ?

 

Ainsi tout bon arbre produit de bons fruits, mais l'arbre malade produit de mauvais fruits.

Voici que le semeur est sorti pour semer.

 

Comme il semait, des grains sont tombés au bord du chemin; et les oiseaux du ciel sont venus et ont tout mangé.

 

D'autres sont tombés dans les endroits pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre; ils ont aussitôt levé, parce qu'ils n'avaient pas de terre en profondeur; le soleil étant monté, ils ont été brûlés et, faute de racines, ils ont séché.

 

D'autres sont tombés dans les épines; les épines ont monté et les ont étouffés.

 

D'autres sont tombés dans la bonne terre et ont donné du fruit, l'un cent, l'autre soixante, l'autre trente.

 

Que celui qui a des oreilles entende !

Le Royaume des cieux est comparable à un maître de maison qui sortit de grand matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il convint avec les ouvriers d'une pièce d'argent pour la journée.

Sorti vers la troisième heure, il en vit d'autres qui se tenaient sur la place, sans travail, et il leur dit :

- Allez, vous aussi, à ma vigne, et je vous donnerai ce qui est juste.

Ils y allèrent.

Sorti de nouveau vers la sixième heure, puis vers la neuvième, il fit de même.

Vers la onzième heure, il sortit encore, en trouva d'autres qui se tenaient là et leur dit :

- Allez, vous aussi, à ma vigne.

Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant :

- Appelle les ouvriers et remets à chacun son salaire en commençant par les derniers pour finir par les premiers.

Ceux de la onzième heure vinrent donc et reçurent chacun une pièce d'argent. Les premiers reçurent, eux aussi, chacun une pièce d'argent.

Le maître dit à celui qui protestait :

- Je veux donner au dernier arrivé autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire ce que je veux de mon bien ? Ou alors, ton œil est-il mauvais parce que je suis bon ?

Lequel d'entre vous, s'il a cent brebis et qu'il en perde une, ne laisse pas les 99 autres dans le désert pour aller à la recherche de celle qui est perdue jusqu'à ce qu'il l'ait retrouvée ?

Et quand il l'a retrouvée, il la charge tout joyeux sur ses épaules et, de retour à la maison, il réunit ses amis et ses voisins et leur dit :

- Réjouissez-vous avec moi, car je l'ai retrouvée, ma brebis qui était perdue !

Je vous le déclare, c'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour 99 justes qui n'ont pas besoin de conversion.

 

Ou encore, quelle femme, si elle a dix pièces d'argent et qu'elle en perde une, n'allume pas une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin jusqu'à ce qu'elle l'ait retrouvée ? Et quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit :

- Réjouissez-vous avec moi !

C'est ainsi qu'il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit.

Un homme avait deux fils.

Le plus jeune dit à son père :

- Père, donne-moi la part de bien qui doit me revenir.

Et le père leur partagea son avoir.

Le plus jeune fils partit pour un pays lointain et il y dilapida tout son bien dans une vie de désordre.

Quand il eut tout dépensé, il commença à se trouver dans l'indigence.

Rentrant alors en lui-même, il se dit :

- Combien d'ouvriers de mon père ont du pain de reste, tandis que moi, ici, je meurs de faim !

Il alla vers son père.

Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut pris de compassion. Il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

Le fils lui dit :

- Père, j'ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d'être appelé ton fils.

Mais le père dit à ses serviteurs :

- Vite, apportez la plus belle robe et habillez-le. Mettez-lui un anneau au doigt et des sandales au pied. Amenez-le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie, il était perdu, et il est retrouvé.

Il y avait un propriétaire qui planta une vigne , l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour; puis il la donna en fermage à des vignerons et partit en voyage.

Quand le temps des fruits approcha, il envoya ses serviteurs aux vignerons pour recevoir les fruits qui lui revenaient. Mais les vignerons saisirent ces serviteurs; l'un, ils le rouèrent de coups; un autre, ils le tuèrent; un autre, ils le lapidèrent.

Finalement, il leur envoya son fils en se disant :

- Ils respecteront mon fils.

Mais les vignerons, voyant le fils, se dirent entre eux :

- C'est l'héritier ! Tuons-le et emparons-nous de l'héritage.

Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent.

Lorsque viendra le maître de la vigne, que fera-t-il à ces vignerons-là ?

- Il fera périr ces misérables et il donnera la vigne en fermage à d'autres vignerons qui lui remettront les fruits en temps voulu.

Il en sera du Royaume des cieux comme de dix jeunes filles qui prirent leurs lampes et sortirent à la rencontre de l'époux. Cinq d'entre elles étaient insensées et cinq étaient avisées. En prenant leurs lampes, les filles insensées n'avaient pas emporté d'huile; les filles avisées, elles,  avaient pris de l'huile dans des fioles.

Comme l'époux tardait, elles s'assoupirent toutes et s'endormirent. Au milieu de la nuit, un cri retentit :

- Voici l'époux ! Sortez à sa rencontre !

Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et apprêtèrent leurs lampes. Les insensées dirent :

- Donnez-nous de votre huile car nos lampes s'éteignent.

Les avisées répondirent :

- Certes pas, il n'y en aurait pas assez pour vous et pour nous ! Allez plutôt chez les marchands et achetez-en pour vous.

Pendant qu'elles allaient en acheter, l'époux arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et l'on ferma la porte.

Finalement, arrivent à leur tour les autres jeunes filles qui disent :

- Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !

Mais il répondit :

- En vérité, je le déclare, je ne vous connais pas.

Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les anges, alors il siégera sur son trône de gloire. Devant lui seront rassemblées toutes les nations et il séparera les hommes les uns des autres.

 

Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite :

- Venez, les bénis de mon Père, recevez en partage le Royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde.

Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire; j'étais un étranger et vous m'avez recueilli; nu, et vous m'avez vêtu; malade, et vous m'avez visité; en prison, et vous êtes venus à moi.

Alors, le justes lui répondront :

- Seigneur, quand nous est-il arrivé de te voir affamé et de te nourrir ? ...

Et le roi leur répondra :

- En vérité, je vous le déclare, chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits, qui sont mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait.